Meurtre
et ADN
La
scène était horrible. La femme gisait nue
dans une marre de sang. Pour les policiers qui fouillaient
la pièce à la recherche d'indices, la femme
avait probablement été violemment battue avant
d'être violée. L’autopsie devait confirmer
l’hypothèse. Le corps portait les marques de
nombreux coups et du sperme
avait été prélevé sur le corps
et dans le vagin.
La police
avait interrogé deux
suspects ainsi que le
petit ami de la femme. Le premier suspect,
un revendeur de drogue connu de la victime (et bien connu
des policiers), prétendait avoir passé la
soirée "aux danseuses" avec des amis qui
étaient prêts à témoigner de
son alibi. On avait soigneusement fouillé son appartement
ce qui avait permis de retrouver une chaussure sur laquelle
on avait identifié une minuscule
tache de sang.
Le second
suspect, le voisin du dessous, n’avait pas d’alibi,
mais avait des antécédents criminels (viol,
coups et blessures). Des voisins avaient témoigné
qu'il se disputait régulièrement avec la victime.
On retrouva chez lui le portefeuille de la victime. Il prétendit
qu'il l'avait retrouvé, vide, dans l'escalier.
Le petit
ami ne semblait pas avoir été en mauvais termes
avec la victime, mais il n’avait pas d’alibi
solide.
L’enquêteur
principal demanda qu’on procède à
des tests d’ADN
(test RFLP).
Contrairement à l’ami de la victime,
les deux suspects refusèrent de fournir des
échantillons de leur ADN ce qui était
leur droit le plus strict. Mais ils avaient tous deux
fait une erreur, ils avaient fumé cigarette
sur cigarette au cours de l’interrogatoire.
La police ne manqua pas l’occasion de récupérer
les mégots. Les traces de salive laissées
sur ces mégots contenaient des cellules
de la bouche qui pourraient fournir assez d’ADN
pour effectuer les tests. On n’a pas le droit
d’obliger un suspect à donner des échantillons
de sa personne, mais la police a parfaitement le droit
de ramasser les échantillons laissés
par ceux-ci (c’est pourquoi certains criminels,
connaissant la procédure, vont jusqu’à
manger leurs mégots lorsqu’ils veulent
absolument fumer au cours d’un interrogatoire).
Au
laboratoire, l’ADN des différents échantillons
disponibles fut d’abord amplifié par
PCR.
On procéda ensuite à un Southern
blotting (buvardage de Southern,
en français, mais tous les techniciens disent
Southern blot).
Le lendemain, on avait les premiers résultats.
L'empreinte génétique
obtenue, c'est à dire la feuille recouverte
de petites taches sombres que tenait l’enquêteur
représentait le résultat de l’électrophorèse
mettant en évidence un segment d’ADN
(segment appelé minisatellite
ou VNTR en
anglais) occupant un endroit (ou locus)
précis sur un des chromosomes du génome. |
Cliquez sur l'image
pour avoir un agrandissement du résultat
|
1.
Qu’est-ce qu’une empreinte génétique
?
2.
Qu’est-ce qu’un Southern blot ? Comment
l’obtient-on ? Que représentent
les petites bandes sombres que l’on voie apparaître
sur la feuille? Pourquoi les bandes sombres se disposent-elles
comme elles le font ? (voir l'animation au bas
de la page d'accueil de la section génétique).
3.
Qu’est-ce qu’un minisatellite (ou segment
VNTR) ? En quoi ces segments varient-ils les uns des
autres d'une personne à l'autre ? On utilise
aussi des microsatellites pour ces tests. Quelle est
la différence entre un minisatellite et un
microsatellite ?
4.
Qui est le coupable? Le suspect 1, le 2 ou le petit
ami de la victime ? Pourquoi ?
6.
Ce seul test ne serait pas suffisant pour faire condamner
le suspect. Pourquoi ?
7.
Une des personnes testées était homozygote
pour la séquence située au locus détecté.
Laquelle ? Expliquez.
Mots
clés : dna fingerprint,
empreintes génétiques, southern blotting,
Southern blot, buvardage de southern, VNTR, électrophorèse
sur gel, RFLP
|
Ces
tests d’ADN ne permettent pas uniquement de faire
condamner des coupables, ils ont aussi permis à
des suspects injustement condamnés de prouver
leur innocence, parfois des années après
leur condamnation.
Voir Cleared
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