L'homme qui
prenait sa femme pour un chapeau
Oliver
Sacks
Seuil, Paris, 1988
Oliver
Sacks est ce médecin joué par Robin William
dans le film L'éveil
(Awakenings) . Ce film est en effet
inspiré d'une histoire authentique rapportée par Sacks
dans un autre de ses livres (Cinquante ans de sommeil).
Un des cas rapporté dans L'homme qui prenait sa femme
pour un chapeau, le cas des deux jumeaux arriérés
mentaux, mais doués de capacités de calcul prodigieuses
a aussi inspiré le personnage incarné par Dustin Hofman
dans Rain Man.
Oliver Sacks, né
à Londre en 1933, pratique et enseigne la neurologie au Albert
Einstein College de médecine à New-York.
"Oliver
Sacks décrit dans ce livre les affections les plus bizarres,
celles qui atteignent un homme non seulement dans son corps, mais
dans sa personnalité la plus intime et dans l'image qu'il
a de lui-même.
Il
nous fait pénétrer dans un royaume fantastique, peuplé
de créatures étranges: un marin qui ayant perdu le
sens de la continuité du temps, vit prisonnier d'un instant
perpétuel; une vieille dame qui caricature dans la rue les
expressions des passants, jusqu'à les rendre grotesques et
terribles; un homme qui se prend pour un chien et renifle l'odeur
du monde; deux jumeaux arriérés mentaux, capables
de calculs numériques prodigieux, qui vivent dans des paysages
de chiffres; ce musicien qui, ayant perdu la capacité de
reconnaître les objets, prend pour un chapeau la tête
de sa femme, et bien d'autres...
Chaque
fois, nous entrons dans le monde intérieur du patient et
voyons les choses par ses yeux: nous suivons la façon dont
il s'est adapté à son mal, ainsi que les tentatives
du Dr Sacks pour comprendre et améliorer la situation.
Tentatives
aussi pour poser les jalons d'une médecine nouvelle, plus
complète, qui, traitant le corps, ne refuserait pas de s'occuper
de l'esprit, et même de l'âme..."
Quatrième
page de couverture
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Un anthropologue
sur Mars
Sept
histoires paradoxales
Oliver
Sacks
Seuil,
Paris, 1996
"Un
peintre perd, à la suite d'un accident, la perception des
couleurs; un chirurgien, atteint du syndrome de Gilles de la Tourette,
est en proie à des tics compulsifs, sauf quand il opère;
une autiste, pour qui le monde humain est incompréhensible,
se spécialise dans l'étude des animaux.
Les
personnes atteintes de tels troubles neurologiques ressemblent,
dit Oliver Sacks, à des voyageurs traversant d'ininimaginables
contrées. Sept de ces voyageurs sont présentés
ici. Pour les comprendre, l'auteur ne s'est pas contenté
de les recevoir; il est allé à leur rencontre, et
a partagé, pendant un moment, leur vie.
Les
sept histoires qu'il relate sont paradoxales, car elles montrent
que les troubles neurologiques ne sont pas seulement des maladies.
Elles ouvrent des mondes nouveaux, certes étranges pour l'expérience
commune, mais où se réalisent d'autres richesses,
seulement potentielles chez l'homme normal. Le peintre qui a perdu
la perception des couleurs va créer un monde artistique monochrome,
à la beauté insolite et profonde; et l'autiste continuera
à se heurter aux arcanes de la socialité humaine,
mais en s'y sentant, nous dit-elle, comme un anthropologue sur
Mars."
Quatrième
page de couverture
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Éloge
de la fuite
Henri
Laborit
Robert Laffond, Paris,
1976
Henri
Laborit est surtout connu en biologie pour avoir introduit dans
la thérapeutique la chlorpromazine, le premier antipsychotique.
Il est connu auprès du public pour ses nombreux essais où
il tente d'étendre les lois de la biologie aux comportements
humains et à l'organisation sociale. Éloge de la fuitre
constitue un résumé facilement accessible de l'essentiel
de sa pensée.
"La
seule objectivité acceptable réside dans les mécanismes
invariants qui régissent le fonctionnement de ces systèmes
nerveux, communs à l'espèce humaine. Le reste n'est
que l'idée que nous nous faisons de nous-mêmes, celle
que nous tentons d'imposer à notre entourage et qui est le
plus souvent, et nous verrons pourquoi, celle que notre entourage
a construit en nous."
p.
12
"Le
seul amour qui soit vraiment humain, c'est un amour imaginaire,
c'est celui après lequel on court sa vie durant, qui trouve
généralement son origine dans l'être aimé,
mais qui n'en aura bientôt plus ni la taille, ni la forme
palpable, ni la voix, pour devenir une véritable création,
une image sans réalité. Alors, il ne faut surtout
pas essayer de faire coïncider cette image avec l'être
qui lui a donné naissance, qui lui n'est qu'un pauvre homme
ou qu'une pauvre femme qui a fort à faire avec son inconscient.
C'est avec cet amour-là qu'il faut se gratifier, avec ce
que l'on croit être et ce qui n'est pas, avec le désir
et non avec la connaissance. Il faut se fermer les yeux, fuir le
réel. Recréer le monde des dieux, de la poésie
et de l'art, et ne jamais utiliser la clef du placard où
Barbe-Bleue enfermait les cadavres de ses femmes. Car dans la prairie
qui verdoie, et sur la route qui poudroie, on ne verra jamais rien
venir."
p.
30
Vous
pouvez aussi découvrir la pensée de Laborit en visionnant
le film Mon oncle d'Amérique,
d'Alain Resnais, film réalisé avec la collaboration
de Laborit. Un incontournable pour tous les
passionnés de psychologie (et de cinéma, car c'est un
très bon film!).
Biologie des
passions
Jean-Didier
Vincent
Éditions Odile Jacob,
1986
Jean-Didier
Vincent, professeur de neurophysiologie à l'université
de Bordeaux II et biologiste des hôpitaux, est directeur de
l'unité de neurobiologie des comportements de l'Institut
national de la santé et de la recherche médicale.
Dans ce livre, il s'emploie à démontrer le lien intime
entre le milieu chimique dans lequel baignent nos neurones, ce qu'il
appelle le milieu central fluctuant, et les émotions
que nous ressentons.
"Qu'est-ce
qu'aimer ? Peut-on expliquer l'amour de Roméo pour Juliette
? Qu'est-ce que le désir, le plaisir et la douleur, le goût
du pouvoir et de la domination ? Bref, comment rendre raison de
nos passions ?
Dépassant
le clivage traditionnel entre l'âme et le corps, entre le
cerveau qui serait l'organe de la raison et le corps celui des pulsions,
Jean-Didier Vincent propose une nouvelle "théorie des émotions",
qui harmonise notre conception de l'homme. Non pas bien sûr
qu'il soit possible de mettre l'amour en équation! L'auteur
a trop conscience de la subtilité et de la complexité
de nos états d'âme pour prétendre les réduire
à des combinaisons chimiques. Bien au contraire, il sait
ce qu'amour et beauté veulent dire avec ce livre où
le sourire se conjugue au talent proprement littéraire."
Quatrième
page de couverture
"Prenez
un individu normalement constitué et, grâce à
une fine canule introduite dans son cerveau, saupoudrez une étroite
parcelle de son hypothalamus d'une pincée de lulibérine
(GN-RH) : votre cobaye, pour peu qu'il ait une partenaire bien
disposée à sa portée, se livrera sur l'heure
à une violente et répétitive activité
amoureuse. L'histoire est inquiétante, mais soyez rassurés,
l'individu en question n'est qu'un rat de laboratoire, et il est
peu probable qu'Iseult ait usé de lulibérine pour
rendre Tristan amoureux : la barque du roi Marc n'était
pas un laboratoire de psychophysiologie.
Il
n'empêche, le fait expérimental est là. Il
suffit de l'injection, dans une région déterminée
de l'encéphale, d'une infinitésimale quantité
d'un certain peptide pour déclencher chez l'animal la séquence
complète de son comportement amoureux depuis les travaux
d'approche jusqu'à la consommation de l'acte."
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